Une fracture se produit lorsqu’une force, anormalement importante en intensité ou en trajet s’applique sur un os, dépassant sa résistance mécanique, jusqu’à la rupture.
Les fractures du pied sont encore trop souvent négligées, maltraitées ou méconnues. Leur diagnostic repose sur la douleur localisée, parfois l’impossibilité de mouvoir le pied ou de s’y appuyer, ou en présence d’une déformation. La confirmation s’obtient avec une radio, même si cette exploration est parfois difficile à interpréter et réclame un IRM d’appoint.
A l’instar d’une plaie, une fracture guérie d’elle-même aboutissant à sa consolidation, acquise après quelques semaines d’immobilisation. Dans les cas de certaines maladies générales ou de problèmes locaux, la cicatrisation osseuse peut ne pas se faire ou être bien retardée. Un traitement spécifique supplémentaire sera alors requis.
Bien heureusement dans la plupart des cas la guérison est au rendez-vous grâce à l’observance d’un traitement orthopédique ou chirurgical préalable lorsque le cas l’exige.
La fracture de l’os naviculaire (scaphoïde)
L’os naviculaire est situé au sommet de l’arche interne, s’articule avec le talus en arrière et les 3 cunéiformes en avant. Il sert d’insertion au tendon du muscle tibial postérieur sur sa tubérosité interne qui est le principal muscle souteneur de la voute plantaire.
Sa fracture est plutôt rare et représente environ 2,5% des fractures du pied. Elle résulte soit d’un choc direct, soit indirect à la suite d’une chute sur la pointe des pieds entrainant son écrasement entre la tête du talus et le 1er cunéiforme. Parfois elle prend la forme d’une fracture de fatigue qui survient spontanément chez le coureur à pied. Dans d’autres cas il s’agit d’une fracture arrachement du tibial postérieur après un mouvement d’éversion brusque du pied ou après un mouvement de supination contrarié.
On distingue les fractures du corps de l’os et les fractures parcellaires. Par ailleurs, assez mal vascularisé il existe un risque de nécrose.
Signes
La douleur est le maître mot, accompagnée d’une impotence fonctionnelle variable avec impossibilité de mettre le pied en inversion. Par ailleurs il existe un œdème avec hématome localisé largement à la zone lésée.
La radio confirme le diagnostic.
Séquelles
Les séquelles d’une fracture de l’os naviculaire proviennent des complications de celle-ci avec notamment la nécrose de l’os qui n’est pas très bien vascularisé malgré la présence d’une insertion tendineuse. Un autre risque est le cal vicieux en cas de mauvaise consolidation.
L’évolution se fait vers l’arthrose d’une part et d’autre part vers l’apparition d’un pied plat post-traumatique par effondrement de l’arche interne.
Traitement
Relativement semblable à la majorité des fractures du pied :
- Sans déplacement : immobilisation plâtrée de 3 à 8 semaines selon les cas et sans appui.
- Avec déplacement : réduction de la fracture, chirurgie par ostéosynthèse et immobilisation plâtrée incontournable.
Dans tous les cas le port de semelles orthopédiques à l’ablation du plâtre se révèlera utile pour soutenir la voute plantaire et améliorer la reprise de la marche.
En cas de complication c’est une arthrodèse qui sera envisagée par le chirurgien afin de fixer le naviculaire au talus ou aux cunéiformes.