Une fracture se produit lorsqu’une force, anormalement importante en intensité ou en trajet s’applique sur un os, dépassant sa résistance mécanique, jusqu’à la rupture.
Les fractures du pied sont encore trop souvent négligées, maltraitées ou méconnues. Leur diagnostic repose sur la douleur localisée, parfois l’impossibilité de mouvoir le pied ou de s’y appuyer, ou en présence d’une déformation. La confirmation s’obtient avec une radio, même si cette exploration est parfois difficile à interpréter et réclame un IRM d’appoint.
A l’instar d’une plaie, une fracture guérie d’elle-même aboutissant à sa consolidation, acquise après quelques semaines d’immobilisation. Dans les cas de certaines maladies générales ou de problèmes locaux, la cicatrisation osseuse peut ne pas se faire ou être bien retardée. Un traitement spécifique supplémentaire sera alors requis.
Bien heureusement dans la plupart des cas la guérison est au rendez-vous grâce à l’observance d’un traitement orthopédique ou chirurgical préalable lorsque le cas l’exige.
La fracture d’un os cunéiforme
Les os cunéiformes sont au nombre de 3, en forme de coins (comme leur nom l’indique) et placés en ligne sur l’intérieur du médio-pied. Ils s’articulent en arrière avec l’os naviculaire, en dehors avec le cuboïde et en avant avec les 1er, 2e et 3e métatarsiens. Le cunéiforme intermédiaire est plus court que ses voisins, ce qui rend le 2e métatarsien moins mobile que les autres, sa base se retrouvant enclavée entre le cunéiforme médial et le latéral.
Leur fracture résulte le plus souvent d’un traumatisme direct par chute d’objet ou coup du dos du pied (dans les arts-martiaux).
Signes
Douleur du médio-pied, en interne, avec souvent un hématome en regard.
A côté, l’impotence fonctionnelle est classique et immédiate avec un œdème classique.
La marche est difficile avec impossibilité de se mettre sur la pointe des pieds.
On retrouve une douleur localisée au niveau du cunéiforme lésé à la palpation, et on peut affirmer le diagnostic avec une radio du pied de face, profil et un ¾ déroulé.
Evolution
Elle se fait toujours vers la consolidation mais avec un risque de cal vicieux, surtout si la fracture est comminutive ou déplacée, entraînant un risque d’arthrose majeur.
Traitement
Il convient de distinguer les différents types de fractures : articulaires/extra-articulaires, simple/comminutive,…
Une fracture sans déplacement sera traitée par immobilisation plâtrée pendant 3 semaines,
une fracture déplacée par réduction chirurgicale et ostéosynthèse,
des séquelles arthrosiques par une arthrodèse qui va immobiliser l’articulation.
Dans tous les cas des semelles orthopédiques réalisées par un podologue, avec un soutien de voute plantaire vont se révéler indispensables pour soulager les contraintes au niveau du médio-pied.