Une fracture se produit lorsqu’une force, anormalement importante en intensité ou en trajet s’applique sur un os, dépassant sa résistance mécanique, jusqu’à la rupture.
Les fractures du pied sont encore trop souvent négligées, maltraitées ou méconnues. Leur diagnostic repose sur la douleur localisée, parfois l’impossibilité de mouvoir le pied ou de s’y appuyer, ou en présence d’une déformation. La confirmation s’obtient avec une radio, même si cette exploration est parfois difficile à interpréter et réclame un IRM d’appoint.
A l’instar d’une plaie, une fracture guérie d’elle-même aboutissant à sa consolidation, acquise après quelques semaines d’immobilisation. Dans les cas de certaines maladies générales ou de problèmes locaux, la cicatrisation osseuse peut ne pas se faire ou être bien retardée. Un traitement spécifique supplémentaire sera alors requis.
Bien heureusement dans la plupart des cas la guérison est au rendez-vous grâce à l’observance d’un traitement orthopédique ou chirurgical préalable lorsque le cas l’exige.
La fracture des métatarsiens
Les métatarsiens sont des os longs, au nombre de 5, s’articulant en arrière avec les cunéiformes pour les 3 premiers et le cuboïde pour les 2 derniers. En avant, ce sont les phalanges des orteils qui les prolongent.
Le 1er qui est aussi le plus gros et le plus court est situé sur le bord interne du pied.
Le 2nd est quant à lui le moins mobile, enclavé à sa base entre le cunéiforme médial et latéral.
Les fractures des métatarsiens sont relativement fréquentes, les plus rencontrées étant celles du 2e et du 5e, elles font suite à un excès de contrainte ou à un mouvement de varus exagéré.
Signes
Douleur localisée et précise qui apparait rapidement après l’effort ou immédiatement après le mouvement. Celle-ci est vive et responsable d’une boiterie avec esquive d’appui, réveillée par la palpation en un point exquis. L’œdème du dos du pied est quasiment constant ainsi que l’hématome qui se développe autour de la zone lésée.
La radio du pied ne permet pas toujours le diagnostic qui du coup se retrouve retardé, autant que le traitement. Mieux vaut privilégier la scintigraphie osseuse en cas de doute, bien plus fiable.
Spécificités
La fracture du 2e métatarsien a une origine mécanique, étant le plus long et le moins mobile, il subit des contraintes importantes, surtout en cas d’insuffisance du 1er rayon (c’est lorsque le 1er métatarsien est un peu court).
Ce 2e métatarsien peut également être victime d’une fracture de fatigue, survenant spontanément au niveau du col, au 1/3 moyen de la diaphyse, en général après un effort physique soutenu et intense. On parle alors d’une fracture de marche ou fracture du conscrit.
Celle du 5e se produit généralement lors d’un mouvement de varus forcé de la cheville, similaire au mécanisme de l’entorse. La fracture se créé lors de la contraction violente du muscle court fibulaire qui protège les ligaments latéraux de toute lésion et arrache une partie du métatarsien sur lequel il s’insère.
Traitement
En cas de fracture simple non déplacée, le traitement de rigueur est orthopédique et consiste en repos et décharge totale. L’immobilisation plâtrée, souvent critiquée pour ses risques d’algodystrophie est encore souvent utilisée dans les services d’urgence.
Eventuellement un strapping avec de l’élastoplaste peut être indiqué.
La consolidation avec ou sans plâtre, sera toujours d’environ 45 jours non négociables.
Enfin, des semelles orthopédiques permettront de remettre progressivement en charge des appuis physiologiques.