Une fracture se produit lorsqu’une force, anormalement importante en intensité ou en trajet s’applique sur un os, dépassant sa résistance mécanique, jusqu’à la rupture.
Les fractures du pied sont encore trop souvent négligées, maltraitées ou méconnues. Leur diagnostic repose sur la douleur localisée, parfois l’impossibilité de mouvoir le pied ou de s’y appuyer, ou en présence d’une déformation. La confirmation s’obtient avec une radio, même si cette exploration est parfois difficile à interpréter et réclame un IRM d’appoint.
A l’instar d’une plaie, une fracture guérie d’elle-même aboutissant à sa consolidation, acquise après quelques semaines d’immobilisation. Dans les cas de certaines maladies générales ou de problèmes locaux, la cicatrisation osseuse peut ne pas se faire ou être bien retardée. Un traitement spécifique supplémentaire sera alors requis.
Bien heureusement dans la plupart des cas la guérison est au rendez-vous grâce à l’observance d’un traitement orthopédique ou chirurgical préalable lorsque le cas l’exige.
La fracture du calcanéus
Le calcanéus a un rôle fondamental. En contact direct avec le sol il reçoit l’ensemble du poids du corps, participe à la transformation des forces verticales en forces horizontales et subit des contraintes mécaniques très importantes. Il s’articule en haut avec le talus et en avant avec le cuboïde.
Sa fracture, qui est loin d’être rare, est difficile à prendre en charge car elle est consécutive à un choc de très haute énergie qui laisse souvent subsister des séquelles fonctionnelles. En pratique elle est la conséquence d’une compression verticale violente avec cisaillement qui fait classiquement suite à une chute d’une hauteur importante, soit dans un contexte professionnel (chute d’une échelle ou d’un toit), soit sportif (sports à risque : parachutisme par ex.), soit parfois dans le cadre d’un polytraumatisme par défenestration.
On distingue les fractures articulaires qui intéressent l’articulation sous-talienne des non-articulaires qui sont parcellaires ou apophysaires. Les conséquences et les complications dépendent de la gravité de l’atteinte de l’articulation avec le talus.
Signes
Il existe une tuméfaction avec augmentation de volume importante du talon associée à un hématome assez étendu.
La douleur est omniprésente jusqu’à l’impotence fonctionnelle totale.
Traitement
Celui-ci est très complexe et dépend du type de fracture et de la localisation des différents traits. La consolidation quant à elle, est toujours longue et dure de 45 jours à 3 mois fréquemment.
Pour schématiser, le traitement peut-être :
Fonctionnel, pour les fractures du thalamus non déplacées et les fractures parcellaires ou apophysaires, et consiste en des séances de rééducation d’emblée, associées à une période de décharge.
Orthopédique, pour les fractures présentant un risque de déplacement secondaire, grâce à une contention plâtrée.
Chirurgical, pour les fractures déplacées (ostéosynthèse par vis ou plaque).
En tout état de cause tout traitement devra être suivi de rééducation et du port de semelles orthopédiques pour garder l’os dans l’axe et amortir les impacts. Les suites sont toujours extrêmement longues, jusqu’à 1 an minimum pour apprécier au mieux le retentissement du traumatisme sur le plan fonctionnel, alors que les douleurs résiduelles fréquentes peuvent s’éterniser.
Séquelles
Celles-ci sont fréquentes, surtout en cas d’enfoncement articulaire, et bien plus graves si aucune tentative de réduction n’a été tentée.
Parmi elles :
- Douleurs résiduelles
- Arthrose de l’articulation sous-talienne
- Élargissement du volume du talon
- Déformation en valgus entraînant un pied plat
- Surélévation de la tubérosité postérieure qui diminue l’efficacité du triceps sural