L’aponévrosite plantaire d’insertion
(ou fasciite)
C’est une enthésopathie (affection de la zone d’insertion sur l’os) de l’aponévrose plantaire et/ou de l’abducteur de l’hallux au niveau de la tubérosité postéro-interne du calcanéus, se traduisant par une inflammation parfois très douloureuse, voire invalidante qui peut irradier vers l’avant du pied ou remonter vers la jambe et entraîner une boiterie.
La douleur est retrouvée à la palpation et peut être reproduite à la flexion dorsale du pied et du gros orteil.
Les manifestations sont celles d’une tendinopathie avec réveil de la douleur au lever lors de la mise en tension de l’aponévrose qui se calme dans la journée mais redevient vive après une activité physique plus importante ou une période d’inactivité.
Touchant deux fois plus la femme que l’homme elle survient préférentiellement après 40 ans, plutôt dans le cadre d’un surpoids
Les facteurs favorisants sont divers : valgus de l’arrière-pied, rétraction ou brièveté du tendon calcanéen, raideur des muscles postérieurs du membre inférieur, instabilité des articulations sous-astragalienne ou médio-tarsienne,…
Une petite épine est parfois visualisée sur une radio du pied (ahh la fameuse épine calcanéenne !) au niveau de la tubérosité plantaire du calcanéus sur laquelle s’insèrent l’aponévrose et les muscles plantaires. Cette exostose résulte de la calcification provenant de micro-ruptures des tissus et de micro-arrachements du périoste (partie superficielle de l’os).
L’épine n’est donc que l’expression d’une souffrance locale et non pas la cause des douleurs ! (en 2 mots, elle ne pique pas !).
Différents traitements existent qui doivent souvent être associés car soulager un pied en mouvement n’est pas une sinécure :
- La kinésithérapie avec la cryothérapie et les étirements pour détendre le tendon calcanéen et les muscles postérieurs de la jambe
- Les talonnettes en silicone amortissantes pour gagner en souplesse et détendre le tendon, ou les semelles orthopédiques pour agir en plus sur l’aponévrose plantaire et corriger d’éventuels troubles statiques associés
- Les infiltrations par un rhumatologue (attention elles ne font pas l’unanimité)
- Les ondes de choc extra-corporelles
En cas de pratique sportive régulière, après guérison, je conseille de poursuivre systématiquement les étirements, de porter des chaussures adaptées à l’activité et à son pied (pronateur, supinateur, universel) et de s’hydrater suffisamment.
N’hésitez donc pas à consulter un podologue, un kinésithérapeute ou un rhumatologue.
L’épine calcanéenne
Pathologie plus clinique (radiologique) que réellement symptomatique ; Il s’agit d’une exostose résultant d’une calcification de la zone d’insertion de l’aponévrose plantaire sur la tubérosité du calcanéus, provenant de microlésions et ruptures des tissus et du périoste, secondaires à un excès de contrainte.
Cette image d’épine n’est donc que la traduction d’une souffrance locale qui n’est absolument pas proportionnelle à l’intensité de la douleur dont elle n’est nullement responsable. Ainsi certaines personnes peuvent avoir des talalgies insupportables sans avoir d’épines, alors qu’on découvre chez d’autres une épine énorme, sans aucun signe …
L’épine calcanéenne n’a donc pas de réel traitement propre.
Soit il existe une inflammation locale douloureuse et on est dans le cadre d’une aponévrosite plantaire (Cf paragraphe précédent), soit l’épine est absolument asymptomatique et on ne fait rien (excepté conseiller des étirements pour détendre le tendon calcanéen et les muscles postérieurs de la jambe) en prévention.
Sources images : http://www.clinique-du-pied.fr/Lesmaladiesdupied/