Une entorse est la conséquence d’un mouvement forcé au niveau d’une articulation (la cheville le plus souvent), qui va entraîner l’atteinte d’un ligament articulaire, qui va soit de la simple distension, à la rupture partielle ou totale.
Il est important de distinguer :
- les entorses bénignes : simple distension d’un ligament, ne compromettant pas la stabilité articulaire
- les entorses graves : élongation ligamentaire importante, rupture, voire désinsertion capsulaire.
Statistiquement c’est l’articulation de la cheville en-dehors et ses ligaments latéraux qui sont le plus touchés.
Mécanisme :
C’est un mouvement de varus forcé associé souvent à une supination. En d’autres termes, votre pied se tord sur le côté !: Soit il se produit une bascule forcée du pied sur son bord externe, soit le pied reste fixé au sol alors que la jambe effectue une rotation externe excessive.
Les ligaments sont alors atteints et se retrouvent distendus parfois jusqu’à la rupture.
L’entorse aigue
L’entorse bénigne
C’est sans conteste la plus douloureuse, car il n’existe aucune lésion des récepteurs de la douleur, entraînant un signal sensitif plus important vers le cerveau.
La douleur aigue, parfois syncopale se localise à la face externe de la cheville. Elle dure et s’accompagne d’une impotence fonctionnelle totale avec un gonflement global de l’articulation.
L’examen est très difficile à cause de l’importance de la douleur, laquelle se localise sous la pointe de la malléole.
L’entorse grave
Elle s’accompagne de la perception d’un craquement lors du traumatisme.
La douleur vive très importante au départ, s’estompe assez vite pour disparaître parfois. Petit à petit va apparaître un fond douloureux.
L’impotence fonctionnelle est moins importante que dans le cas d’une entorse bénigne, mais elle s’accompagne par contre d’une sensation d’instabilité.
A l’examen l’œdème est modéré, tout comme l’hématome qui est plus diffus. La palpation est elle aussi moins douloureuse rendant les manipulations possibles, qui mettent en évidence une mobilité anormale.
Le diagnostic
L’examen clinique avec les circonstances d’apparition et le mécanisme du traumatisme suffisent à l’établir.
La radio du pied de face et de profil permet d’éliminer une fracture du pied ou un arrachement osseux d’une insertion ligamentaire. Les clichés peuvent se faire parfois sous anesthésie locale et permettront de forcer les mouvements de la cheville à la recherche de laxités anormales dont un tiroir antérieur qui signe une rupture ligamentaire.
Traitement
Celui-ci peut-être orthopédique ou chirurgical et dépendra de la gravité de l’entorse.
Bénigne : orthopédique
Contention par plâtre, strapping ou attelle gonflable avec interdiction d’appui pendant quelques jours, surélévation et glace pour lutter contre l’œdème.
Cette contention ou immobilisation grâce à une chevillère n’est que trop rarement proposée ou s’avère souvent trop légère et mal respectée. Dans ce cas, le risque est la persistance d’une instabilité, porte ouverte aux entorses à répétition.
Puis rééducation…
Grave : chirurgical
avec immobilisation pendant 5 semaines.
L’entorse chronique
C’est l’ensemble des manifestations chroniques et répétitives qui vont associer à titre plus ou moins étroit des phénomènes d’instabilité et de laxité.
A l’examen on retrouve un point douloureux dans la région de la malléole externe avec parfois un petit empâtement. On peut déjà parfois mettre en évidence une petite laxité.
Il est nécessaire de différencier les entorses de la luxation des tendons fibulaires suite à la rupture de leur gaine dans la région rétro malléolaire.
Il est intéressant de rechercher un pied creux, un varus de l’arrière-pied ainsi qu’un tendon calcanéen (d’Achille) court.
La radio de la cheville permettra de mettre en évidence une bascule tibio-talaire et de rechercher un tiroir antérieur.
Traitement des entorses chroniques
- rééducation proprioceptive
- orthèses plantaires de stabilisation du pied et de lutte contre le varus si celui-ci est présent
- chirurgie en cas d’absence d’amélioration ou chez le sportif confirmé