En Chine le fétichisme du pied a revêtu pendant 10 siècles un caractère tout à fait exceptionnel qui s’apparentait plus à la torture qu’au plaisir, en tout cas pour la femme, et qui consistait pour celle-ci à avoir les « pieds bandés » ou « pieds de lys ».
C’est vers le Xe siècle que cette « mode » est partie de l’Empereur lui-même qui imposait à une de ses concubines de se bander les pieds pour mieux exécuter la danse du lotus. Cette vision nouvelle accroissait son désir à tel point qu’il l’obligea à ne plus les débander qu’exceptionnellement.
En fait de vénération du pied enrichissante et érotiquement partagée, ce n’était ni plus ni moins qu’un signe de soumission à l’homme, la femme étant l’offrande et l’homme le consommateur. Cette pratique qui ne touchait pas les classes paysannes (évidemment puisqu’elle handicapait et risquait d’empêcher d’aller travailler aux champs), obligeaient ces dames à rester à la maison pour servir leur mari (en tout point évidemment).
Ce n’est qu’en 1902 qu’un édit impérial interdit les pieds bandés !
Pourquoi cette pratique dura t’elle si longtemps me demanderez vous ?
Parce que le pied, considéré comme la partie la plus sexy du corps par l’homme tout puissant était l’objet fétiche parfait, censé stimuler son désir et garder sa femme servile.
Un pied de lys représentait l’effort de la femme pour être séduisante et ces pieds longuement préparés au fil des ans étaient étroitement liés au mariage.
On raconte qu’une femme n’avait le droit de voir ses pieds mis à nus, uniquement durant le bain ou durant l’acte sexuel avec son mari.
Le rituel du dénouement de ce bandage faisait fonction de préliminaires, transformant de cette façon le pied, de mythe en fétiche.