La prise en charge des pieds plats chez l’enfant fait toujours plus ou moins débat.
Pour certains spécialistes il ne nécessite pas de traitement car il évolue favorablement au cours de la croissance, alors que pour d’autres la prise en charge ne se discute pas.
Effectivement, les troubles rotationnels des membres inférieurs accompagnant fréquemment les pieds plats ont une propension naturelle (pléonasme) à se normaliser, tout comme le pied qui les compense ! à moins que ce ne soit l’inverse… (on ne sait toujours pas avec exactitude lequel est la conséquence de l’autre !)
Ce qui est sûr c’est qu’il existe une espèce d’équilibre dans l’alternance des courbures de notre squelette que nous ne maîtrisons pas, et qui adapte au cours de la croissance l’infinité 
de nos morphotypes acquis à la naissance, à la statique et à la marche. Car, il n’existe aucun morphotype parfait, il n’est qu’adaptatif, d’où les différences entre individus.
Dans la majorité des cas, les pieds plats étant plutôt asymptomatiques (sauf cas particuliers), ce sont les parents qui sont demandeurs d’un avis spécialisé, voyant leurs chères têtes blondes marcher « bizarrement », s’entraver, avoir du mal à courir ou se plaindre parfois. Est-ce cette absence de souffrance qui explique que les médecins (généralistes comme pédiatres) s’en occupent si peu ?
Toujours est-il qu’une inquiétude, d’où qu’elle vienne, mérite qu’on s’y intéresse (du moins à mon avis) !
Par ailleurs, lorsqu’on connait les répercussions à l’âge adulte d’un pied plat négligé pendant l’enfance ce serait un crime de rester les bras croisés en laissant faire. De plus, peut-on de nos jours ne pas donner un maximum de chances à nos enfants d’être le plus possible dans la norme, les pieds et les jambes correctement axés, en aidant la croissance à se faire dans les meilleures conditions possibles ? En soutenant les pieds avachis et en repositionnant les os dans une position physiologique plutôt que de laisser faire la croissance des ligaments, tendons et muscles dans une position vicieuse, où la voute plantaire fleurte avec le sol ?
Vous l’aurez compris, mon avis intime de spécialiste du pied est qu’il faut prendre en charge le pied plat de l’enfant lorsqu’il sort des limites physiologiques (que maîtrise le podologue) pour, ne serait-ce qu’« accompagner» la croissance et se donner les meilleures chances d’amélioration, et ce, même si rien de pathologique ne devait se déclarer. De toute façon on ne peut pas en être sûr d’avance, en tout cas on ne risque rien en le traitant, on aura mis toutes les chances de notre côté et on ne pourra rien se reprocher plus tard ! non ?