Les orteils en griffes constituent une pathologie fréquente aux répercussions variables.
Atteignant le plus souvent les femmes, épargnant le gros orteil, l’atteinte est maximale vers la cinquantaine, pouvant toucher un orteil isolé ou plusieurs, ces griffes s’expliquent par un déséquilibre musculaire entre fléchisseurs et extenseurs des orteils, et parfois des muscles inter-osseux et lombricaux.
Plusieurs variantes existent : l’orteil en griffe, en marteau ou en col de cygne.
Entrer dans le détail ne me semble pas utile étant donné le peu de différences existants entre elles et que tout le monde visualise simplement et assez justement sous la forme d’orteils rétractés.
Par souci de simplification je me contenterais donc d’utiliser le terme de griffe.
Causes
Les orteils en griffe résultent de différents processus au rang desquels on trouve :
1) le chaussage
- Le port d’une chaussure trop courte qui tasse les orteils, les obligeant à se rétracter,
- le port d’une chaussure trop étroite qui les tasse latéralement, obligeant certains à se rétracter pour faire de la place,
- Le port de talons hauts propulsant les orteils vers la partie la plus étroite de la chaussure qui les rétracte
2) le pied grec
(Cf « le pied, généralités », c’est lorsque le 2nd orteil est plus long que le 1er)
Vous comprendrez aisément qu’un orteil qui dépasse de l’alignement, risque d’être refoulé par le bout de la chaussure
3) complication de l’Hallux Valgus
Le report des charges provenant de l’appui normal sur la tête du 1er métatarsien (base de l’orteil) se fait alors vers la tête du 2nd qui se retrouve surchargée mécaniquement, entrainant une griffe du 2e orteil.
4) le pied creux
C’est alors la verticalisation des métatarsiens qui est à l’origine de la rétraction de tous les orteils.
5) les problèmes neurologiques et les formes congénitales
Sachez également que l’hyperlaxité ligamentaire, l’obésité et la ménopause constituent des facteurs favorisants et que les griffes évoluent en 3 phases :
D’abord souples il est parfaitement possible de remettre les orteils en place manuellement (1er stade). Mais petit à petit avec le temps ils ont tendance à se raidir dans cette position et bientôt on ne pourra plus les manipuler, la déformation devient irréductible (2e stade). Au bout d’un certain temps les orteils sont tellement rétractés qu’il se produit une luxation métatarso-phalangienne, c’est-à-dire de l’orteil sur sa base (3e stade).
Conséquences
Quelle que soit l’origine de la griffe, les conséquences en sont toutes identiques et résultent du conflit généré par le frottement de l’orteil déformé dans la chaussure :
Il s’agit bien entendu principalement des phlyctènes (ou ampoules), des cors et secondairement des durillons (vous trouverez ces pathologies dans leur rubrique attitrée du site).
Outre la brûlure occasionnée en début de conflit la douleur peut rapidement prendre une forme beaucoup plus envahissante et insupportable avec le développement d’un cor, empêchant le chaussage et faisant de tout déplacement un calvaire.
Il est alors impossible d’ignorer le problème !
Dans un second temps, la persistance de la griffe est mécaniquement responsable d’un hyper appui sous la tête métatarsienne correspondante, par le relâchement du muscle long fléchisseur de l’orteil qui n’assure plus son rôle de hamac de ladite tête. Simple douleur de surcharge au début, c’est un durillon qui va progressivement apparaitre et faire de votre vie debout un véritable calvaire !
A un stade ultime, cors comme durillons peuvent s’infecter et entrainer une ostéite (infection de l’os).
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