Le choix du chaussage est un souci récurrent qui se pose de manière systématique aux parents, toujours soucieux de donner le meilleur à leur petit, mais qui se heurtent à l’ignorance, aux modes et aux « on-dit ».
Les premiers pas
La marche pieds-nus s’avère souhaitable et même bénéfique pour l’enfant, lui apportant un maximum d’informations sensitives et proprioceptives indispensables à son bon développement (Cf chapitre consacré au trotteur), devant être encouragée le plus longtemps possible.
Il faut donc ne pas hésiter à favoriserer la marche sur la pelouse et le sable dès que cela est possible.
Malheureusement la géographie et le climat ne permettent que peu souvent ce genre de pratiques.
L’exercice du chaussage devient alors une vraie gageure, car la difficulté, outre de savoir quel est le modèle idéal pour une première paire, va être de choisir correctement la pointure adaptée au pied miniature sans pouvoir se fier aux indications fantaisistes de leur futur porteur…
Et lorsqu’on sait qu’au cours de la première année le pied va prendre plus de 4cm, bonjour l’angoisse !
La bonne pointure
La taille adaptée d’une chaussure doit à la fois tenir compte de la longueur du pied, de sa largeur et du volume du cou de pied de l’enfant.
Le risque de prendre un modèle trop juste est de comprimer le pied qui se retrouvera serré, les orteils recroquevillés qui perturberont la marche et décourageront l’enfant.
Celui de prendre trop grand par souci de « durer » est d’avoir une chaussure qui ne tienne pas au pied, que l’on risque de serrer à outrance et qui favorisera les chutes, rédhibitoires pour l’apprentissage.
Différentes techniques s’offrent donc à vous pour mettre en adéquation pied et chaussure:
- Le pédimètre
Instrument de mesure disponible dans tous les magasins et qui permet de lire la pointure approximative de votre progéniture.
Approximative effectivement !
Car, une chaussure se bâtit sur une forme en bois dont le gabarit correspond à la « pointure » donnée par le pédimètre et indiquée sur les chaussures. Etonnamment il n’existe pas de norme pour l’établissement de ces formes, ce qui signifie que pour une pointure donnée on trouve d’une marque à l’autre, ou dans la même marque mais d’un modèle à l’autre, des variations importantes de largeur et de volume.
Vous comprenez mieux pourquoi on ne s’en sort jamais ?
- La semelle intérieure amovible
Lorsque celle-ci peut se retirer, l’enlever pour poser le petit peton de votre enfant debout dessus, le talon bien à l’aplomb afin d’apprécier l’espace disponible au niveau des orteils.
- La semelle extérieure avec marquage
En appliquant la semelle d’usure de la chaussure de certaines marques pour enfants sur le pied, on peut visualiser la limite de taille à ne pas franchir pour que ladite chaussure soit adaptée. Ce repère sert pour l’achat, mais vous servira aussi tout au long de la durée de vie de la chaussure pour vérifier que la pointure est toujours correcte.
- Le doigt
En enfilant la chaussure à tester au pied de votre enfant et en le positionnant complètement au bout, ouverte, il ne vous restera alors plus qu’à essayer de glisser un index entre le contrefort et le talon pour constater la place restante. Si l’index y passe, la pointure semblera correcte.
Le bon modèle
- Les premières chaussures
Idéalement elles doivent avoir une tige montante avec un contrefort ferme qui épouse bien le talon pour le maintenir, rôle qu’une chaussure basse ne peut remplir suffisamment.
La semelle ne doit pas être trop épaisse mais assurer de la stabilité, tout en demeurant souple pour permettre la flexion du pied.
Attention également à ne pas compenser une insuffisance de largeur par une longueur plus grande, et enfin, le meilleur moyen de serrage et d’ajustage du pied dans la chaussure reste le laçage.
- Le chaussage à partir de 4-5ans
C’est l’âge où la tige basse peut s’adapter un plus facilement au pied de l’enfant qui maîtrisera mieux équilibre et stabilité, lui laissant alors plus d’amplitude de mouvement.
Le contrefort postérieur devra tout de même rester ferme, la semelle stable d’avant en arrière grâce à un bon rapport entre cambrure et talon, mais également souple pour se laisser plier aisément dans la région métatarsienne afin de permettre un déroulé correct du pas.
Attention, souple ne veut pas dire molle ! La semelle ne doit pas se tordre comme une serpillière.
La semelle intérieure, par contre, ainsi que la tige devraient être de préférence en cuir ou toute autre matière qui respire, pour éviter les phénomènes de macération dus à la transpiration.
L’usage des baskets ou toute autre chaussure de sport doit être réservé au sport !
Si vous remarquez une usure ou une déformation particulière des chaussures, c’est le moment de consulter un podologue, votre enfant a probablement besoin de porter des semelles orthopédiques.
Lutte Contre les Idées Reçues
Choisir des chaussures pour enfants avec voute plantaire doit CESSER !
Lorsqu’à un jeune âge le corps grandit et se renforce, que la musculature se développe, soutenir le pied à l’aide d’une voute, c’est-à-dire ni plus ni moins que remplacer les muscles, les repose et nuit à leur bon développement présent et à venir !
La voute plantaire chez l’enfant n’est indiquée que dans certaines pathologies particulières (sur avis d’un médecin spécialiste ou d’un podologue) et ne doit JAMAIS être systématisée.